Il y a 100 ans… une vache éprise de liberté !

Grâce à l’ami Christian Capdegelle, qui nous prépare une œuvre monumentale sur l’histoire de la tauromachie à Casteljaloux et qui dépouille toute la presse locale, voici un nouveau fait-divers dont nos coursières ont été les protagonistes.
« Vache errante. – Depuis plusieurs jours une vache de course du troupeau du ganadero Barrère, de Gabarret, a quitté son troupeau et erre à travers les bois ; vendredi dernier, elle s’était jointe, au troupeau de la ferme de Doucine, propriété de M. Maubourguet, de Houeillès, située près de Sauméjan. Une fillette de 10 ans, voyant que cette bête ne leur appartenait pas, voulut la chasser, mais cette dernière lui donne une « tumade » qui la porta à terre, et lui fit plusieurs contusions à la figure.
Malgré les recherches des bergers de M. Barrère, ils n’ont pas encore pu la capturer.
On vient de la signaler au lieu de Saurines, commune de Saint-Martin-de-Curton, la gendarmerie de notre ville va se rendre sur les lieux et procèdera à une battue en règle afin d’éviter d’autres accidents. »
La Petite Gironde, vendredi 17 juin 1921.

La suite nous est contée 2 mois plus tard :
« Une battue d’un nouveau genre. – La capture d’une vache de courses. – Il y a trois mois environ, nous signalions qu’une vache de courses du troupeau Barrère errait dans notre région ; elle avait même blessé une fillette à Sauméjan. Depuis déjà quelque temps elle était signalée dans la commune de Beauziac. C’est pourquoi, dimanche dernier, un groupe de braves travailleurs avait organisé une battue en règle. Munis de fourches et de gourdins, ils partirent pour cette chasse à courre d’un genre nouveau. S’était joint à la battue MM. Henri Lataste et son fils, métayer à Péchin ; Jean Lataste et son fils, métayer à Labarchède ; Boutevin, métayer à Be(r)nède, tous de la commune de Beauziac.
Après avoir retrouvé la bête, ils n’ont pu la capturer qu’après une poursuite de quinze kilomètres.
Au lieu de La Fille, près de Saint-Michel-de-Castelnau, elle put enfin être saisie, et M. Henri Lataste l’a terrassée en la prenant par les cornes, mais il fut blessé à la poitrine. Le cornupède a été ligoté et mis hors d’état de nuire, et tenu à la disposition du ganadero M. Barrère qui en a été avisé.
Nous félicitons ces intrépides citoyens de leur courage. »
La Petite Gironde, vendredi 19 août 1921.

Encore un grand merci à Christian Capdegelle pour l’envoi de ces anecdotes. N’hésitez pas à nous en faire parvenir d’autres (mais toujours avec des références précises).

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Les courses hispano-landaises à Pomarez

A la grande époque des courses hispano-landaises, que j’ai évoquées dans le n° 176 de La Cazérienne de juin 2019 et dans un article de ce blog (https://patrimoinecourselandaise.org/2018/02/10/les-courses-hispano-landaises-1/ ), Pomarez a été l’une des plazas qui en a accueilli plusieurs. Voici certainement l’une des plus vieilles affiches concernant ce type de spectacle dans « La Mecque » des courses landaises. Elle concerne les courses des 13 et 14 août 1899 et est conservée aux Archives départementales des Landes sous la cote 4 M 120. La partie des « courses espagnoles » était assurée par la cuadrilla du grand matador-écarteur-ganadero landais Félix Robert; quant à celle des courses landaises, on note seulement que le bétail provenait de sa propre ganaderia et de celle de Lagardère. Le nom des écarteurs n’est pas cité, mais les frères Nassiet ne devaient pas être loin.

Un engagement d’écarteur il y a 100 ans

L’écarteur Moreno

Il y a quelques jours, je vous ai présenté le contrat du sauteur Faber avec Giovanni. Voici maintenant celui de l’écarteur Moreno pour la même saison 1920-1921, il y a tout juste cent ans :

« Entre les soussignés Monsieur Giovani [sic] Dionori, chef de cuadrilla de toreros landais demeurant à Dax, et Monsieur Edmond Souleyreau, « dit Moreno », torero landais, demeurant dans la même localité, il a été arrêté et convenu ce qui suit :
– M. Edmond Souleyreau s’engage à dater de ce jour quatre novembre mil neuf cent vingt jusqu’à la même époque en mil neuf cent vingt et un à ne travailler que dans les courses où M. Giovani l’aura engagé, sauf autorisation spéciale pour aller ailleurs ; M. Moreno s’engage également à exécuter, sauf blessure dûment [sic] constatée, un minimum de dix-huit écarts ou feintes par journées de courses.
– M. Giovani Dionori, de son côté, s’engage à lui donner, pour pouvoir faire usage de son nom, la somme de deux mille francs de gratification payable dans le courant de l’hiver mil neuf cent vingt et mil neuf cent vingt et un ; un accompte [sic] de six cents francs sur les deux mille est payable en signant le présent engagement ; M. Giovani Dionori consent en outre à faire un partage égal de la somme nette qui reviendra aux principaux toreros de la cuadrilla dont les noms suivent : Giovani, Guichemerre, Montois, Mazzantini et Moreno.
Fait en double et de bonne foi le quatre novembre mil neuf cent vingt.
Lu et approuvé : Dionori Giovanni
Lu et approuvé : Edmond Souleyreau

N. B. : Il reste entendu que tous les engagements avec les toreros cités ci-contre seront les mêmes que le présent à tous les points de vues.
Lu et approuvé : Dionori Giovanni
Lu et approuvé : Edmond Souleyreau »

Un engagement de sauteur il y a 100 ans

J’ai retrouvé le contrat d’engagement du sauteur Pierre Lageyre, le fameux « Faber », avec le roi de l’arène Giovanni, alors résidant à Bordeaux. Il concernait les années 1920 et 1921, et les clauses en étaient claires et simples…
« Entre les soussignés Giovanni Dionori, toréador, chef de quadrilla [sic], demeurant 7 rue Lombard à Bordeaux d’une part, et Monsieur Lageyre Pierre, sauteur [adresse laissée en blanc] d’autre part, il a été convenu et arrêté ce qui suit :
– M. Lageyre Pierre, sauteur, s’engage pour mille neuf cent vingt et mille neuf cent vingt et un à travailler dans toutes les courses, sauf blessure ou maladie, et à faire une moyenne de huit à dix sauts par journée, partout où Giovanni Dionori aura entrepris des courses.
– Pour cela, ce dernier s’engage à payer à M. Lageyre Pierre, sauteur, la somme de cent quatre-vingt francs pour une journée et la somme de trois cents francs pour deux journées.
Si M. Lageyre Pierre, sauteur, ne tenait pas son engagement, il sera redevable envers Giovanni Dionori, et à titre de dommages intérêts de la somme de trois mille francs.
Fait en double et de bonne foi à Mont-de-Marsan le [blanc] octobre 1919.
Lu et approuvé : Lageyre Pierre  
Lu et approuvé : Giovanni Dionori »

Voici les portraits des deux protagonistes (à la fin de leur carrière…) croqués par Gaston Rémy :