Ficien MAXIME

Cette année, nous fêtons le 150e anniversaire de Ficien Maxime, né à Rion-des-Landes le 29 septembre 1874, et décédé à Laluque le 26 octobre 1918.
« Très bon écarteur de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Dès l’âge de 12 ans, il participe à des novilladas et va très vite se faire remarquer, ce qui lui vaudra de faire sa première apparition en formelle à Saint-Sever en 1892 avec le troupeau Bacarisse. En 1894, Maxime se fait applaudir lors de sa présentation à Bordeaux, le 8 avril, où il décroche le quatrième prix. Puis il remporte un premier prix de 90 fr. (…). Cette prouesse réalisée notamment face à la terrible Mogone lui vaut d’être intégré à la cuadrilla dirigée par Bellocq. (…) L’année suivante, il est dans la cuadrilla de Félix Robert avec qui il va travailler dans la partie traditionnelle des nombreuses courses hispano-landaises données à cette époque dans les plus grandes places et remporte même le premier prix des fêtes de Saint-Pierre à Dax. Aussi, Maxime est présenté parmi les meilleurs du concours tauromachique du 20 octobre, à Bayonne, comme « l’écarteur sur la feinte ». En [18]99, alors qu’il appartient à la cuadrilla dirigée par Joseph Hains, et qu’il est « vu pour la première fois » à Arcachon pour l’Ascension, il triomphe devant « l’excellent bétail » du ganadero Lagardère. Il récidive pour les fêtes d’été de Saint-Paul-lès-Dax devant les rudes cornupètes du ganadero Dubecq. Par la suite, lors d’un saut à Nérac, il se casse la jambe et passera de longs mois loin de la piste. Pourtant, à partir de 1901, Maxime s’enrôle dans la cuadrilla qui suit le troupeau de Passicos, le nouveau ganadero dacquois. Cette première année, Maxime va se mettre souvent en évidence (…). Pendant six saisons consécutives, Maxime va être l’une des têtes de sa cuadrilla. En 1904, alors qu’il est toujours sous contrat avec Passicos, Maxime triomphe le 20 mars à Bordeaux et est toujours parmi les meilleurs aux fêtes de Dax (…). En 1906, il va faire partie des 12 écarteurs sélectionnés pour le premier concours tauromachique de l’histoire organisé par le journal La Talanquère ; Maxime « dont les ressources sont nombreuses obtint un franc et légitime succès », et y remportera d’ailleurs le troisième prix de 90 fr. Le 20 mai suivant, à Toulouse, « son travail à la terrible Picalina qui avait cassé sa corde a été merveilleux d’audace et de témérité ». (…) En 1909, il signe avec les frères Passicos qui ont remonté la ganaderia familiale et chez qui il est toujours tête de cuadrilla. (…) Mais [en juillet 1911], Maxime va perdre l’œil droit en place du Houga. En 1911, seulement deux deuxièmes prix (…) ce qui le place en 19e position sur les 141 toréadors en exercice. Puis « Maxime, cet écarteur toujours aussi poli envers le public et toujours aussi aimable envers ses collègues, allant très souvent au quite », continuera à être un des hommes de base de sa cuadrilla. »
Eléments biographiques tirés du Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais de Gérard Laborde (Editions Gascogne, 2008), p. 379-380 (avec l’aimable et amicale autorisation de l’auteur)

Pour compléter ce portrait, voici la relation de l’accident survenu à Maxime dans les arènes du Houga, rapportée par Le Républicain landais :
« Un écarteur grièvement blessé. Le vaillant et brillant toréador landais Maxime a reçu dimanche dernier, en place du Houga, une terrible cogida. Le petit Landais venait de toréer Ortalana et il citait Javonera, une baquille de Roque numérotée 111, lorsque l’encornée – bondissant furieusement sur l’homme – saisissait ce dernier à la fin du saut et lui trouait le visage au-dessous de l’œil gauche.
Relevé par Maurice et transporté à l’infirmerie, Maxime reçut sur-le-champ les soins éclairés de MM. les docteurs Garens, du Houga, et Lalaguë, de Villeneuve-de-Marsan. Tenace, le Dacquois voulut encore écarter. Ses amis l’en empêchèrent. Dans la soirée l’état du malade empira, l’œil apparut grièvement atteint. La Commission des fêtes manda lors, par téléphone, M. Lafontan, l’automobiliste montois bien connu. Ce dernier, en compagnie de Marcelin Kroumir, transporta l’infortuné torero à l’hôpital de Dax dans la matinée de lundi. Quelques heures plus tard, et en raison du caractère spécial de la blessure, Maxime gagnait la clinique d’un spécialiste bayonnais.
Le malheureux écarteur a été opéré par M. le docteur Lavie, un oculiste éminent : l’œil blessé a été enlevé. » (Le Républicain landais, 9 juillet 1911)

Au Houga en 1860 : « show must go on ! »…

journal_det

Voici ce que rapporte le Courrier du Gers dans son numéro du 19-20 juillet 1860.

« Dimanche dernier, jour de fête locale au Houga, la course de taureaux a été troublée par une catastrophe terrible. Tous les habitants de cette petite ville étaient réunis sur les théâtres disposés pour les spectateurs, lorsque le nommé Lacouture, un des teneurs de corde les plus distingués du pays, tombe au milieu de l’arène frappé d’une attaque d’apoplexie foudroyante. Des cris sinistres se font entendre ; la foule épouvantée évacue les théâtres et la course de taureaux n’a pu être reprise que le lendemain lundi. »

C’est malheureusement la seule mention que nous ayons pu trouver (et Gérard Laborde également) de la biographie de ce cordier.

Arènes : Le Houga (Gers)

ar_le-houga_1.jpg

Récupérée récemment, cette carte postale représente les anciennes arènes du Houga, sur la route de Mont-de-Marsan.

Des courses régulières y sont signalées vers 1890 (abbé Cazauran), et des arènes y existent dès la Belle Epoque, vers 1895. Elles sont détériorées en 1909, et connaissent une première rénovation en 1963.

En janvier 1999, la commission de sécurité ferme les portes de la plaza folgarienne : par endroit, le béton avait perdu de sa résistance et d’autres problèmes liés à la sécurité se posaient. S’ensuit une période de location de portatives pendant 3 ans.

A partir d’avril 2002, de nouvelles arènes sont construites avec la participation de toute la population (plus de 160 bénévoles). Elles sont inaugurées lors des fêtes de 2003.

Cf. : « Le Houga, une aventure humaine », dans La Cazérienne, n° 69, août-septembre 2003, p. 21-22

En prime, une photo de ces nouvelles arènes que j’ai prise lors d’une course récente.

le-houga_1.jpg