Arènes : Estang (32)

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Arborant fièrement la date de 1901 sur sa tribune officielle, les arènes d’Estang sont parmi les rares à être inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, et les seules du Gers. Leur centenaire, en 2001, a été marqué par une messe célébrée sur la piste et un grand concours entre trois ganaderias.

Voici la notice très détaillée qui a été réalisée sur le site « Tourismegascogne ».
« À la fin du XIX°, bien peu de villages étaient dotés d’arènes : pour contenir les vaches de course des chars à bœufs servaient de palissade. C’est donc à l’initiative de cinq Estangois soudés autour de Léopold Dubos né en 1876 (trente ans président du Syndicat des fêtes d’Estang) que fut lancée l’idée de construire une arène. C’est sur un terrain marécageux qu’elle fut édifiée avec l’accord du maire Ernest Caillebar. Le coût des travaux avait été estimé à 36.000 F de l’époque et donc ces six Estangois se cotisèrent pour réunir cette somme (Léopold Dubos – quincaillier, Labassa – mari de la receveuse des Postes, Hyppolyte Dupuy – marchand de porcs, Rande – épicier, Adrien Barbe – boucher et Jean Bartherotte – maçon). La partie ouest a été construite en dur en 1901. Il fut décidé, d’entrée, de donner un toit aux gradins en bois pour les protéger des intempéries, et de poursuivre cette magnifique charpente à chaque reprise des travaux. Au moment de la guerre 1914-1918, la partie est était en construction. La mobilisation et l’élan patriotique des ouvriers contraignirent à abandonner le chantier. C’est donc plus tard, en 1919, que d’autres procédèrent à la finition de cette tranche de travaux. Des gradins de fortune clôturaient le reste mais ils avaient terriblement souffert durant la guerre et au lieu de les renouveler, il fut décidé de tout construire et de tout recouvrir. Les propriétaires fournirent le bois, la commune aida à payer le reste. Par conséquent, commencées en 1901 ces arènes furent achevées en 1930 et c’est le 3 septembre 1939 que le Syndicat des fêtes d’Estang décida de les céder à la commune, moyennant remboursement. Pendant trente ans, paysans et artisans se sont retroussé les manches pour construire, à temps perdu, leur arène. Il y a ceux qui abattirent les chênes ; ceux qui les scièrent. Ceux qui clouèrent les planches et montèrent chevrons et voliges. Tout cela sans demander un sou ! Elles furent légèrement agrandies en 1974 à la demande du Léon Hugo, alors maire. En 1984 elles furent inscrites au répertoire des monuments historiques et en 1994 à l’ISMH. Elles portent le nom d’un aficionado local qui fut au nombre des fusillés du 3 juillet 1944, Jean Bartherotte. Ce dernier, maçon de son état, fut l’architecte et le maître d’ouvrage dudit édifice. Le 19 août 1984 elles eurent la visite inopinée du président de la République en la personne de François Mitterrand qui présida ainsi une course landaise. Une plaque commémore l’événement. »

Avant 1930, elles n’étaient donc, comme beaucoup d’autres de nos « arènes », qu’une « tribune-loge » permanente comme on peut encore en voir par exemple encore à Viella (32) ou, de moindre importance, à Caupenne (40) par exemple. Lors de chaque fête, on montait autour de la piste des barrières et des gradins en bois. C’est à partir de ce noyau qu’ont été édifiées en dur les arènes actuelles, comme on le voit bien sur cette vue aérienne.

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Une course à Barbotan (32) en 1950

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Récemment récupéré, cet ensemble de documents sur une course à Barbotan-les-Thermes (commune de Cazaubon) en 1950. L’intérêt est qu’il comprend à la fois l’affiche annonçant la course et un reportage photographique amateur de celle-ci. Bon, il n’est pas possible de reconnaître les acteurs dont on a les noms, mais on a au moins une bonne idée du site et des arènes. Je vous ai sélectionné quelques clichés.

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A Vic-Fezensac en 1841 : mais que fait la police ?

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On peut lire dans le Journal de Toulouse du 1er octobre 1841 cette brève :

« Dimanche 26 [septembre], jour de la fête patronale à Vic-Fezensac, une course de taureaux avait été préparée pour le divertissement de la population indigène et des invités. La disposition du cirque, calquée sur les cirques antiques, était celle-ci : loges au rez-de-chaussée pour les taureaux ; galeries au-dessus pour les spectateurs.

Or pendant que le public battait des mains et que le taureau remplissait son rôle avec succès, les galeries supérieures se sont écroulées, et les spectateurs sont tombés dans les fosses des animaux.

La réalité sanglante aurait probablement succédé à l’innocente fiction, si les fosses n’eussent été vides. Heureusement les taureaux étaient absents, ce qui fait qu’il n’y a eu que quelques contusions à déplorer.

On nous assure qu’il y a aussi à Vic un commissaire de police ; il aurait bien dû s’assurer de la solidité des échafaudages. »

Un drame à Tarsac en 1893…

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A la mi-mai 1893, une terrible nouvelle locale du Gers est reprise par de nombreux journaux régionaux et même nationaux. Grâce aux Archives départementales, nous avons retrouvé le premier de ces communiqués :

« Tarsac. On nous écrit :
La fête locale de notre commune a été marquée par un triste accident.
Il y avait course aux taureaux. Dans une « corrida » des plus mouvementées, et au moment où il s’y attendait le moins, un écarteur de Barcelonne-du-Gers, le nommé Labauge, a eu le poumon gauche perforé par la corne d’une vache qui s’était jetée sur lui avec une telle impétuosité qu’il n’avait pas eu le temps de se garer.
Les soins les plus empressés lui ont été prodigués en toute hâte. Son état est très grave.
Labauge est à peine âgé de vingt-huit ans et est marié.
Ce pénible accident a produit une une profonde impression dans la localité.
P.-S. : Au dernier moment, nous apprenons que Labauge a succombé aux suites de sa terrible blessure. » (La Voix du Peuple, 11 mai 1893)

Une variante, parfois datée d’Aire-sur-l’Adour, en a été publiée dans d’autres journaux, comme ici dans Le Temps, dégotée par le fouineur Christian Capdegelle  :
« On nous écrit d’Aire, dans les Landes. – Les fêtes de Tarsac ont attiré beaucoup de monde. La course a été très suivie et fort mouvementée. Le bétail, fort impétueux, a donné beaucoup de mal aux écarteurs, dont plusieurs ont été rudement secoués. L’écarteur Le Baugé [sic], de Barcelonne-du-Gers, a été pris sur un écart et mis hors de combat. Relevé sanglant, il a reçu les soins que réclamait son état mais le poumon avait été perforé par la corne d’un des taureaux et l’écarteur n’a pas tardé à succomber à son horrible blessure. Il était marié et n’avait que vingt-huit ans. »

On ne connaît malheureusement rien de plus sur cet écarteur qui n’a laissé son nom (Labauge, ou Laboge, ou La Baugé) dans l’Histoire que dans ces funestes circonstances et qui devait être un amateur… Il faut se rappeler qu’à cette époque, comme on le voit sur le dessin plus haut, toutes les bêtes sortaient cornes nues et pointues !

Arènes : Nogaro (Gers)

Nous avons vécu vendredi la 58e Corne d’Or, dans les superbes arènes qui ont pris le nom de l’un des grands hommes de l’histoire de la course landaise: Robert Castagnon. Mais ces arènes n’ont pas toujours existé telles qu’on les voir aujourd’hui. Voici une image des anciennes arènes de Nogaro d’il y a un plus d’un siècle. On y voit que les barriques tenaient alors le rôle des coursières… et que les enfants au premier plan pouvaient s’entraîner sans problème sur la piste déjà bordée d’arbres ! Il n’y avait alors que des tribunes et loges fixes, et la piste n’était délimitée que par des barrières de bois.

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Une autre image nous montre un deuxième état, plus élaboré déjà…

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Des gradins en bois ont fait leur apparition, ainsi que deux superbes pavillons d’angle, dont l’un (celui de gauche certainement) était réservé à l’harmonie.

En voici une autre vue, plus large et colorisée cette fois-ci:

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Autre étape, et pas des moindres : la construction en dur, dont voici deux images. La première nous montre l’ancienne porte du paseo, qui porte la date de cette nouvelle construction: « 1929 » et l’autre une vue aérienne à l’époque où ces arènes côtoyaient des vignes et des champs…

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Et enfin, quelques photos récentes prises par votre serviteur :

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