Mort pour la France : Robert (Alexis)

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Le dernier héros de la Grande Guerre que nous avons identifié à ce jour est un ganadero qui venait tout juste, deux ans avant le conflit, de commencer une carrière prometteuse.

Alexis Michel André Robert est né le 25 septembre 1884 à Meilhan. Lors de son recrutement à Mont-de-Marsan en 1904, où il porte le n° 566, il déclare la profession de menuisier.
Rappelé lors de la mobilisation générale du 1er août 1914, il arrive au corps le 3 août et est affecté au 18e escadron du train. Passé au 118e d’artillerie lourde le 31 janvier 1917, puis au 113e régiment d’artillerie lourde le 8 mars 1918 avec le grade de brigadier, il décède à la suite de maladie (peut-être la grippe espagnole) le 2 février 1919 à Metz Lazarette.
Il est inscrit sur le livre d’or de Meilhan et son nom figure sur le monument aux morts de ce village.

Alexis Robert était l’un des principaux ganaderos de l’époque, et voici quelques éléments de sa vie dans le monde de la course landaise.
« En 1912, Alexis Robert de Meilhan rachète le troupeau de Dubecq qui a cessé ses activités et va donner 23 courses avec Despouys, le Montfortois, comme chef de cuadrilla. L’année suivante, Robert aura 30 contrats à honorer et son bétail sera invité avec celui du ganadero parentissois Portalier pour l’inauguration des nouvelles arènes de Dax, le 12 mai. En 1914, Alexis Robert propose les coursières de son troupeau aux organisateurs de courses, alors qu’il y a eu divorce entre ganaderos et écarteurs ; il engagera Martial et l’ancien, Joseph Hains, comme teneurs de corde, au gré des courses à assurer. Puis il se défera de son troupeau avant de disparaître au début de 1919 ; la plupart de ses coursières refouleront le sable des arènes cette année-là, sous les couleurs de Lafitte, le nouveau ganadero d’Eauze. »

Éléments biographiques tirés du Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais de Gérard Laborde (Éditions Gascogne, 2008), p. 487 (avec l’aimable et amicale autorisation de l’auteur)

 

Mort pour la France : Dunoguié (Jean-Baptiste, dit Gustave), dit Beaufort

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Né à Pontonx-sur-l’Adour le 2 février 1879, ce domestique porte le n° 583 au recrutement à Mont-de-Marsan. Il effectue son service militaire normal entre 1900 et 1903, et participe notamment à des campagnes en Algérie en 1902-1903. Il en sort caporal et avec un certificat de bonne conduite.
Rappelé à l’activité en vertu du décret de mobilisation générale du 1er août 1914, il arrive au corps le 4 août 1914, où il est affecté au 141e régiment d’infanterie. Passé au 113e en février 1918, puis au 9e bataillon de tirailleurs marocains en mai suivant, il décède à la suite de blessures par balle le 10 août 1918 à Berny-en-Santerre (Somme).
Il avait déjà été blessé une première fois par éclat d’obus le 31 janvier 1915, et avait eu à cette occasion une citation à l’ordre du régiment : « Excellent gradé très courageux, plein d’allant et de vaillance ; blessé en défendant le saillant de Cambrin le 30 janvier 1915 ; revenu au front quelques jours après ». Il avait été décoré de la croix de guerre. Il est enterré à la nécropole nationale de Montdidier (Somme), tombe n° 82.

Voici quelques éléments sur sa carrière :
« Bon écarteur du début du XXe siècle. Tout jeune, avec la cuadrilla de Joseph Hains, il participe à la course de bienfaisance donnée à Dax, le 17 octobre 1897, au profit des écarteurs Camiade dont la maison a brûlé. […] En 1901, pour les fêtes de la Saint Jean, à Saint-Sever, il empoche le 4e prix devant le redoutable bétail du ganadero Bacarisse, tout comme à Dax, le 12 octobre de l’année suivante. En 1904, alors qu’il est toujours une tête de la cuadrilla du ganadero de Cauna, on le retrouve à l’affiche de diverses places du Midi, dont Béziers, le 17 avil, notamment, avec le ganadero dacquois Passicos. Puis, il signe avec les ganaderos Dubecq et Portalier, en 1906, année où Beaufort obtient quelques bons résultats, notamment à Bayonne, le 17 avril, où, « ayant raisonnablement travaillé », il remporte le deuxième prix de 60F, tout comme celui de Rion-des-Landes. A signaler aussi ses bonnes prestations à Aire-sur-l’Adour, […] à Montfort-en-Chalosse, au Houga ou encore à Soustons. Cette même saison, il sera sélectionné pour participer, le 6 mai, à Mont-de-Marsan, au premier concours de l’histoire, face aux douze meilleures vaches des 3 ganaderos de formelle de l’époque ; et avec un premier prix, 4 deuxièmes prix et 1190F de gains pour 22 courses, Beaufort pointera à la 18e place au classement. L’année suivante, sa dernière, en formelle, il sera l’un des piliers de la cuadrilla Lalanne, toujours en contrat avec le ganadero d’Estibeaux  ».
Éléments biographiques tirés du Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais de Gérard Laborde (Éditions Gascogne, 2008), p. 44 (avec l’aimable et amicale autorisation de l’auteur)

Mort pour la France : Tailleur (Pierre)

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Né le 3 février 1878 à Orthez (Pyrénées-Atlantiques), ce menuisier de son état porte le n° 1367 au recrutement à Pau. Arrivé au corps le 4 août 1914, il est affecté au 143e régiment territorial d’infanterie et obtient le grade de sergent le 28 mai 1915. Passé au 31e bataillon de chasseurs à  pied le 1er juillet 1917, il est évacué le 28 novembre 1917 et décède le 30 novembre 1917 à l’hôpital complémentaire 81 de Coulommiers (Seine-et-Marne), à la suite d’une maladie contractée en service commandé. Il est inscrit sur le livre d’or d’Orthez et son nom figure sur le monument aux morts de cette ville. Il est inhumé au carré militaire du cimetière communal de Coulommiers (Seine-et-Marne).

Comme beaucoup de ses collègues écarteurs vaillants et courageux durant ce conflit, il avait été cité à l’ordre de la brigade, ordre n° 66 du 5 octobre 1916 : « Très courageux, très dévoué, toujours volontaire pour l’accomplissement des missions périlleuses, s’est distingué pendant les attaques du 7 au 19 septembre 1916 en accompagnant des corvées de ravitaillement sous de violents bombardements ». Il avait été décoré de la croix de guerre, étoile de bronze.

La Course Landaise, dans son numéro de mars 1918, écrit : « L’écarteur landais Tailleur, trois fois cité à l’ordre de l’armée, est mort pour la Patrie en novembre 1917. Originaire d’Orthez, il suivit autrefois les novilladas d’Arthez, Amou, Orthez, Hagetmau, et suivit le troupeau Dubecq en 1905. »

Voici quelques éléments sur sa courte vie d’écarteur :
« Participant à quelques courses formelles chaque saison, Tailleur apparaît au classement des écarteurs avec 88F de gains pour 6 courses. En 1909, 121F pour 8 courses et une 60e place sur 146 toréadors recensés cette saison-là et l’année suivante, Tailleur est encore 66e sur 141 ».
Eléments biographiques tirés du Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais de Gérard Laborde (Editions Gascogne, 2008), p. 510 (avec l’aimable et amicale autorisation de l’auteur)

 

Mort pour la France : Méro (René Bertrand Barrouillet, dit)

Il est né le 1er août 1887 à Coudures (Landes), et porte le n° matricule n° 906 au recrutement de la classe 1907 à Mont-de-Marsan. Il est alors sans profession déclarée.

Il avait fait son service normal du 7 octobre 1908 au 25 septembre 1910 au 133e RI avec certificat de bonne conduite, et il est rappelé à l’activité en vertu du décret du 1er août 1914 (mobilisation générale). Arrivé au corps le 4 août 1914 (123e RI), il passe au 144e RI le 29 août 1914 puis au 6e RI le 25 juillet 1916. Il est porté disparu le 20 août 1917 à Louvemont (Meuse), date à laquelle son décès est fixé par jugement déclaratif rendu par le tribunal de Bordeaux du 25 janvier 1922. Il a été inhumé dans la nécropole nationale de Bras-sur-Meuse (55) (tombe 2131).
Au début des années 1910, il avait quitté et les Landes et la course landaise pour s’installer à Bordeaux comme cafetier. C’est ce qui explique que son nom figure sur le mémorial des morts de la Grande Guerre de Bordeaux (place du 11 novembre), ainsi qu’au livre d’or de la ville, et que son village natal l’ait oublié : son nom n’est porté ni sur le livre d’or de Coudures, ni sur le monument aux morts, ni sur la plaque à l’intérieur de l’église.

Voici quelques éléments sur sa carrière d’écarteur.

« Méro, de Coudures, se révèle en 1910 dans la cuadrilla dirigée par Mazzantini attachée au troupeau du ganadero Portalier ; remportant un premier prix et 2 deuxièmes, (…) il pointe à une honorable 20e place au classement. Ce bon parcours lui vaudra d’être engagé parmi les têtes de la cuadrilla de chez Passicos la saison suivante. Malheureusement, il devait disparaître sur le front lors de la grande guerre. »
On connaît donc encore très peu de choses sur cet écarteur. Il nous reste cependant l’image de ce très bel écart réalisé dans les arènes de Mont-de-Marsan et immortalisé par Bernède.

Eléments biographiques tirés du Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais de Gérard Laborde (Editions Gascogne, 2008), p. 386 (avec l’aimable et amicale autorisation de l’auteur)

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