Dès le 29 avril 1906, un premier concurrent à la Tuile voit le jour, également imprimé à Mont-de-Marsan : La Talanquère. Le directeur n’est autre que Louis Tixier, le futur maire de la ville-préfecture, et le rédacteur en chef en est Jean-Jacques Diris. Ils s’adjoignent comme dessinateur Henri Labarbe. Dans la présentation de cette nouvelle feuille, Diris ne manque pas de faire les éloges de la Tuile mais justifie leur complémentarité : « Nous voulons faire de notre revue l’organe de tous ceux que passionne l’écart et la feinte, qui s’intéressent à cette existence active qu’a fait naître la grande vogue des courses landaises. Il importait donc de compléter l’œuvre de ces feuilles, de pousser plus avant par la gravure cette vulgarisation sportive ». Agrémentée de gravures et de photographies, consacrée à la course landaise mais aussi aux corridas et aux autres sports landais, cette revue mensuelle s’adresse au grand public et « à la jeunesse landaise tout entière ». Elle veut être « comme une encyclopédie taurine », « un album tout aussi artistique, tout aussi complet, tout aussi répandu que les plus justement célèbres publications transpyrénéennes ». Malheureusement le projet avorte, semble-t-il, assez rapidement : on ne recense actuellement que 10 numéros de cette « Revue tauromachique illustrée mensuelle », dont le dernier numéro connu date du 24 février 1907.
Une collection complète en est heureusement conservée aux Archives départementales des Landes (sous la cote : Pér 4° 666), car même la Bibliothèque nationale n’en détient aucun numéro !
Nous reviendrons prochainement sur l’orthographe fluctuante : talanquère ou talenquère, la première semblant prendre officiellement aujourd’hui le pas sur la seconde, et sans que l’on n’ait pu encore fournir une origine linguistique satisfaisante…