Les documents sur les premières courses qui permirent aux Parisiens de découvrir notre sport landais sont rares. Voici l’un d’eux: il s’agit d’une critique ma foi fort positive, que l’on trouve sous la plume d’Edmond Martin, dans le journal Le Tintamarre, le dimanche 18 octobre 1857. Elle nous confirme que, dès cette époque, le terme de « courses landaises » existait, alors que certains ne le datent que des courses parisiennes de 1887-1889.
« Les courses des vaches landaises en liberté ont produit jeudi [15 octobre], à l’Hippodrome, un effet prodigieux. L’animal s’est précipité avec une impétuosité furieuse dans l’arène. L’un des écarteurs n’a pu éviter à temps les cornes de Tartarine ; il a été lancé à environ sept pieds de hauteur, et, grâce à sa souplesse et à son sang-froid, il est tombé sur le sol avec la légèreté d’un clown. Il a eu ses vêtements déchirés, et il en a été quitte pour une très légère blessure à l’oreille, ce qui ne l’a pas empêché de recommencer. Un de ses camarades a éprouvé peu après le même sort : il a été jeté en l’air, mais il ne s’est fait aucun mal ; ses vêtements ont été fendus en plusieurs endroits.
Les courses landaises, grâce à ce nouveau genre d’intérêt, ne peuvent manquer d’attirer une foule extraordinaire à l’Hippodrome. On ne dira plus que ce spectacle n’offre pas assez d’émotions.
Nous ne doutons pas de l’effet prodigieux qu’ont produit ces courses ; mais, malgré son éloquence, M. Arnault ne nous persuadera jamais que, grâce à ce nouveau genre d’intérêt (les deux blessés), elles ne peuvent manquer d’attirer une foule extraordinaire. »