Voici le description que nous fournit le Petit Parisien du 19 avril 1925 de cette autre redoutable vache qui fut présentée à Paris en 1925 :
« Elle est fauve, maigre et maligne comme tout un troupeau. Ses cornes sont les plus longues de toute la ganaderia. Son front est tout embroussaillé et ses oreilles, larges comme des plats à barbe, sont emplies d’une abondante végétation. Elle a une tactique à elle, que connaissent bien, déjà, les vieux écarteurs, les Meunier, les Suisse, les Gérard. Elle pique tout droit sur l’homme, à une vitesse de bolide ; mais quand son coup de corne l’a manqué, elle s’arrête net à moins d’un mètre et fait volte-face. Alors, elle le rate beaucoup moins souvent. L’autre jour, avant la réunion d’ouverture de Bordeaux, un jeune torero me confiait :
– Je vais me ménager un peu, aujourd’hui, pour mieux courir demain, dans mon pays natal du Gers.
Hélas ! pour se ménager, il faudrait pouvoir compter sur la bienveillance des vaches. La Trompetta ne l’entendit pas de cette oreille-là. A moins d’une demi-heure d’intervalle, elle réussit à l’atteindre à trois reprises, au beau milieu du fond, tout neuf, de son pantalon blanc. En langage d’aficionado, il faudrait écrire qu’elle lui avait, par trois fois, « soufflé sur le centre ». »