Les gladiateurs landais à Nîmes en 1868

Nimes_1863Une course de taureaux dans les arènes de Nîmes vers 1863

On croit souvent que l’âge d’or des courses landaises commence dans les années 1880, et notamment en raison du grand succès que nos écarteurs obtinrent à Paris entre 1887 et 1891, et de leurs tournées en Provence puis en Italie, en Algérie et en Tunisie. Mais dès le Second Empire, notre sport s’exporte très bien, et notamment en 1857 où nos Landais foulent le sable des arènes de la capitale, de Nîmes et même de Lyon. Ils reviennent dans la préfecture du Gard une décennie plus tard, en 1867, puis l’année suivante, et nous avons retrouvé le souvenir de leur prestation de cette dernière année.
La première course se déroule le 19 avril et voit défiler :
« Joseph Mamousse, médaille plusieurs fois, de Labastide-d’Armagnac ;
Pierre Duffau, qui a eu l’honneur de recevoir les félicitations du Taicoum du Japon ;
Deyris, le terrible sauteur qui fit les courses de l’an dernier ;
Prosper Saint-Calbre, de Pomarès [sic], à l’une des courses duquel Sa Majesté la Reine de toutes les Espagnes a daigné assister ;
Joseph Maragnon, surnommé le « Sans-pareil du Gers » ;
Omer Planté, de Dax, le « Bijou des écarteurs » ».
Les vaches qu’ils vont affronter sont des coursières espagnoles de race Carriquiry, pour lesquelles on fournit au public les renseignements suivants :
« Venant des manades de S. E. don Nazario Carriquiry, grand d’Espagne, seul fournisseur pour les courses royales, honoré des plus hautes récompenses à toutes les expositions pour la beauté hors lignes de ses ganaderias vendus pour les courses des arènes, comme le constatent des certificats signés de l’alcalde de la ville de Tudela et du gouverneur de la province de Navarre. Lesdits certificats ont été traduits de l’espagnol par M. Crouzat, interprète assermenté près l’administration municipale et les tribunaux de Nîmes. »
On donnait même le nom de ces redoutables adversaires : « Trompetta, Morica, Peluquera, Lola, Limona, Mina, Paloma, Calva, Pelegrina, Arbolaria, Machuella, Gabilana ».

15 jours plus tard, nos compatriotes étaient toujours dans la cité gardoise pour un « triple spectacle : dernière et brillante course de vaches espagnoles », auquel les dames étaient conviées à assister à moitié-prix. Les douze coursières étaient les mêmes que celles que nous venons de citer, et voici le texte qui accompagnait la présentation de ce spectacle, dû peut être à la plume du directeur des arènes d’alors, Jules Rostain :
« Messieurs,
Nos Landais vont partir : en leur nom, je vous remercie et de vos chaleureux applaudissements et de votre bienveillant accueil. Ils en sont fiers et en garderont un digne souvenir. Vos bravos dans cette antique Arène des Gladiateurs leur vont droit au cœur. Des gradins dont les vingt siècles qui ont passé sur eux ont à peine entamé le granit, des mêmes places où s’asseyaient les Consuls romains et les prêtresses de Vesta, sont partis les premiers vivats ; encore une fois, je vous remercie en leur nom.
De retour dans les Landes, ils raconteront à leurs compatriotes, et cela evc quelque orgueil, et vos acclamations et vos précieux témoignages de sympathie, et, si les circonstances les ramènent un jour parmi nous, leur première visite sera pour ce monument qui a vu les premiers triomphes et qui aura leurs derniers souvenirs !!!. »

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