On sait peu de choses sur ce « Bamboula », né à Bayonne le 29 décembre 1878 (on fête cette année le 140e anniversaire de sa naissance) et décédé à Dax le 17 novembre 1949. Ou du moins Gérard Laborde dans son Dictionnaire n’en dit pas trop…, sinon que son surnom lui vint « peut-être à cause de son teint très mat et sa forte corpulence qui rappelaient certains noirs d’Afrique ; il écartait souvent coiffé d’un turban ». Il rapporte cependant :
« A ses débuts, le jovial Bayonnais qui est le type même du bûcheur, se fait remarquer par sa capacité à encaisser les rudes coups que lui assènent les marraines des troupeaux de formelle, ce qui lui vaut des engagements de la part des grands ganaderos notamment de Bacarisse entre 1903 et 1905. En 1906, il remporte même un deuxième prix sur les 18 courses formelles auxquelles il participe au sein de la cuadrilla Monacot attachée au troupeau Passicos. Les années suivantes, il participera à une dizaine de formelles par saison pour se maintenir dans le premier tiers du classement. »
Il va en fait plutôt se spécialiser dans les « novilladas », spectacles comico-taurins avec des parties réservées aux amateurs, où il va souvent officier en Don Tancredo, comme on peut le voir sur la carte postale ci-dessus où il se trouve en tête-à-tête rapproché avec une coursière aux cornes hautes… Il sera même, toujours d’après l’ami Gérard, le créateur du premier vrai numéro de Charlot tauromachique en France. Il ne manquait pas d’humour, et répondit un jour à l’un de ses admirateurs qui l’interrogeait après une tumade : « La bête ne m’a pas vu, alors je n’ai pas pu l’hypnotiser! ».
Il faut cependant toujours se méfier des légendes des cartes postales : l’éditeur parisien de celle que je vous présente la situe à Eauze ; or les arènes d’Eauze, dans leurs différentes versions de l’époque, n’ont jamais présenté ce type de callejon ou de talenquère. En fait, il s’agit certainement des anciennes arènes de Mugron !!!
Le voici un peu plus tard croqué par Gaston Rémy :
Eléments biographiques tirés du Dictionnaire encyclopédique des écarteurs landais de Gérard Laborde (Editions Gascogne, 2008), p. 32-33 (avec l’aimable et amicale autorisation de l’auteur)