24 juin 1897 : la blessure mortelle de Baillet

baillet

Alexandre Jean Baillet, écarteur promis à une belle carrière fut, à l’âge de 23 ans, victime d’une terrible blessure dans les arènes de Bazas dont il mourut quelques jours plus tard. Chritian Capdegelle a découvert dans la presse locale les différents récits de cet accident et de ses suites tragiques, et je l’en remercie une nouvelle fois. Les voici, dans l’ordre chronologique.

« Des courses elles-mêmes nous ne dirons pas grand’chose, n’étant pas suffisamment familiarisés avec ce genre de sport ; mais de l’avis des aficionados très nombreux qui y assistaient, le bétail fourni par M. Barrère était excellent ; les vaches ardentes, mais peut-être trop entraînées.
Les écarteurs de la cuadrilla landaise ont fait preuve de courage, et le travail de Naves, Daudigeos et Belloc a été particulièrement remarqué.
Malheureusement, un accident a vivement impressionné le public, l’écarteur Baillet, après un écart exécuté dans les règles, a été rejoint par la vache Maravilla et a reçu un coup de corne, qui, après avoir suivi les côtes, a frappé Baillet à la base du crâne, mettant le cervelet à nu. L’état de ce jeune homme, dont nous avons fait prendre des nouvelles à l’hospice, où il est en traitement, est considéré comme désespéré. »
Le Républicain bazadais, samedi 26 juin 1897.

« Le piston qui remplace la clarine sonne et la première vache parait dans l’arène.
Huit vaches ont été travaillées par la cuadrilla landaise. Voici par ordre de mérite les écarteurs qui se sont signalés : Naves, Belloc, Duffau II, Mathieu, Baillet, Dodigeos, Lestage, Candau, dont la réputation est bien connue, a fait, en amateur, deux écarts très applaudis. Par contre, Mouchez, Lapaloque, Bras-de-Fer et Casino ne sont pas sortis de derrière la talanquère.
A la troisième vache, Baillet, dans un écart malheureux, a été atteint à la nuque d’une blessure pénétrante qui a atteint le cervelet. Après un pansement sommaire à l’infirmerie des arènes, Baillet a été transporté à l’hôpital, où il a reçu les soins de M. le docteur Séguinard. »
Le Glaneur
, dimanche 27 juin 1897.

Mort de l’écarteur Baillet. – L’écarteur Alexandre Baillet, transporté à l’hôpital de notre ville à la suite d’une blessure grave reçue pendant les courses du 24 juin dernier, est mort lundi soir, à dix heures, dans les bras de sa mère, après onze jours d’atroces souffrances.
Alexandre Baillet n’avait pas encore 24 ans. Né à Mont-de-Marsan le 7 janvier 1874, il avait débuté dans sa périlleuse carrière dès l’âge de quatorze ans, alors qu’employé comme vacher il accompagnait les troupeaux de vaches de courses. Blessé grièvement dès ses débuts, à Morlaàs, où une vache lui enfonçait deux côtes et le clouait pour plusieurs mois sur un lit d’hôpital, Baillet ne renonça cependant pas aux dangereux exercices qui le passionnaient et qui devaient si malheureusement lui coûter la vie.
Ses obsèques ont eu lieu mercredi matin. Sur le cercueil, deux couronnes avaient été déposées : l’une offerte par le Comité des courses ; la seconde par MM. Barrère et Félix Robert. Une troisième couronne offerte par la cuadrilla landaise sera déposée sur sa tombe.
La malheureuse mère, brisée de douleur, avait voulu accompagner son fils jusqu’à sa dernière demeure.
M. Paul Dupont, premier adjoint, entouré du personnel de la Mairie, ainsi que d’une délégation du Comité des fêtes suivaient le cortège.
Les cordons du poëlle étaient tenus par MM. Descazeaux et Lignac, membres de la commission des courses ; Joseph Naves, écarteur landais, ami personnel du défunt, et Ch. Rhodes, rédacteur du Glaneur.
Les camarades de Baillet, touchés trop tard par les dépêches qui leur avaient été adressées, n’ont pu qu’exprimer par télégramme leur regret de ne pouvoir assister à la cérémonie.
La population de notre ville prévenue trop tard de l’heure des obsèques n’a pu manifester comme elle l’eût voulu ses sentiments de douloureuse sympathie, mais chacun s’est associé au deuil de la pauvre mère et des camarades de Baillet, à qui nous adressons au nom de tous nos bien sincères condoléances.
Le Glaneur, dimanche, 11 juillet 1897.

On saura donc maintenant que Baillet est bien mort à Bazas, le 5 juillet 1897. Mais par contre, qui de Maravilla (selon la presse) ou de Moulinera (selon Gérard Laborde) doit en porter la responsabilité ? A préciser bientôt j’espère…

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