La tourmente qui secoue parfois le sable de nos arènes est loin d’être nouvelle… Voici le témoignage personnel que rapporte Clic-Clac sur ce sujet brûlant :
« J’étais un jour Président du Jury et les fêtes étaient terminées, lorsqu’on vint m’annoncer qu’un écarteur qui ne brille pas précisément par la modestie, était furieux contre moi et avait même proféré des menaces. Comme je n’ai pas l’habitude de m’émouvoir facilement, j’allai le trouver et il faut avouer que je fus assez fraîchement reçu. Je tins tête et je dis au toréador : « Vous avez touché 90 fr. et vous prétendez avoir fait cinquante écarts ; eh bien, devant tout le monde, je vais vous prouver que vous avez menti et que nous vous avons donné beaucoup plus que vous ne le méritiez. » Je tire de ma poche mes notes des deux jours de course et je lui dis brutalement : « Vous savez que nous connaissons la course et tous ses trucs ; inutile de nous monter le coup n’est-ce pas ? Combien avez-vous fait d’écarts dignes d’être marqués ? » Sans la moindre réflexion il me répondit vivement : « Monsieur, j’ai fait vingt-un écarts. » Je me pris à sourire et lui tendis mon papier où étaient en effet marqués les vingt-un écarts qu’il avait annoncés. Sa confusion fut grande et son silence facilement obtenu ; le farceur espérait, en criant beaucoup, se faire allonger un louis de plus. Ça ne réussit pas. »
Et il ajoute avec malice : « Vous ririez bien, si je vous disais que j’ai vu un jour, en pleine Chalosse, un jury composé de trois borgnes !!! Eh bien, ça n’allait pas plus mal pour cela ».
Pour illustrer ce commentaire, une belle (et rare) image de la distribution des prix à Samadet, avec l’écarteur sur l’escalot et le jury à la pitrangle.